Ne pas se faire une idée trop tôt de ce qui prendra forme, laisser monter les perceptions, les émotions avec leur part de sauvagerie.
Entendre le cri de la venue des couleurs, pour qu’il soit ce son ouvert, cet espace sur lequel s’inscriront les mouvements du corps au pinceau.
Faire de chaque toile un mystère à déployer depuis le creux d’une matière qui prend sens.
Etre dans le travail recommencé, jouer à construire, déconstruire, reconstruire sans se lasser de la pâte en recherche de transparences.
Quand je suis devant la toile, je suis à la fois dans l’instant et dans le ressenti d’une éternité qui affleure.
Il me faut du silence, de la lenteur. Il me faut dompter la violence et cette révolte que je porte aussi en moi.
Créer pour ne pas faire de la résignation un art de vivre.
Peindre, c’est un peu tracer des signes qui rappellent à l’effervescence de la vie et à sa finitude ;
peut être aussi au désir d’aimer avec le support de la matière fécondée par les rires de lumières et d’ombres.